La gifle pour le Var des médias

Télévision : le Var rayé de la carte !

C’est la gifle de trop pour le Var des médias.

Dans un département déjà réduit à l’information congrue, essorée par Nice, méprisée par Marseille, dans ce sud du sud où les grands groupes maraudent l’argent de la publicité avec des suppléments estivaux à la saveur complaisante, un vrai projet de média varois indépendant a été écarté sans égard. Indépendant et varois étaient les gros mots de trop…
C’était pourtant un beau projet que cette télévision d’ici par des Varois pour des Varois. Une voix et une vitrine pour une culture, une histoire, une identité, une actualité tellement originales, authentiques et différentes de celles de ses voisins. Ceux là qui vont pouvoir continuer à en dépecer la belle mosaïque de terroirs et territoires, de Toulon au Verdon, des îles d’Or à Saint-Tropez.
C’était car malgré le soutien de nombreuses personnalités indépendantes et de plusieurs élus d’importance, dont le député-maire d’Hyères, le dossier retenu par le CSA est celui d’une TV venue d’ailleurs bénéficiant de somptueux engagements financiers de collectivités locales, la Région notamment. 12 millions d’euros sur 5 ans et 3 départements, 12 millions d’argent public pour la société sélectionnée !
Car il s’agit d’une société et non d’une association.
Alors que France 3 est à la peine, alors que le projet varois ne reposait pas sur les subventions, le CSA a choisi le dossier financé par l’argent des contribuables. Comment imaginer que les responsables de la chaîne aux poches aussi généreusement garnies n’aient ensuite aucune complaisance pour leurs politiques bailleurs de fonds ?
On vous laisse juge.
Dominique DABIN
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5 Comments

  1. Cette décision du CSA et les engagements financiers importants des collectivités étaient ils nécessaires ? On ne peut en effet que s’en étonner quand on mesure l’importance actuelle et en devenir des Web-médias qui se développent rapidement et sont très interactifs.
    Tout autant que les informations fournies par les Web-médias –transmises en direct avec interviews lors d’échanges spontanés,– la solution proposée doit avoir la confiance du public. Mais, paraissant vouloir maîtriser l’information, cette solution reste classique, vieux-jeu, budgétivore,et ne colle pas à la période actuelle..
    Les dangers existent bien évidemment d’un côté comme de l’autre :
    Utilisés par des non-professionnels du journalisme, les Web-médias peuvent conduire à la production d’informations erronées dues au manque de recul pris pour transmettre de l’information recueillie, vérifiée et étudiée.
    Dans le cas qui nous préoccupe, si le traitement des sujets laisse le temps de réflexion, il semble amorcer un retour sur l’histoire, nous rapprocher des informations produites au début de la télévision et ne laisser aucune place à l’esprit critique des citoyens.
    Alors, communication ou information ?
    Et à quel prix !

  2. Lettre ouverte à Dominique Dabin suite à son édito-pamphlet
    Bonjour président,
    Suite à ton billet d’humeur intitulé « Télévision: le Var rayé de la carte » je pourrais me contenter de cette citation de Talleyrand selon laquelle « Tout ce qui est excessif est insignifiant », mais tes propos et tes affirmations sont le fruit d’un jugement passionnel qui fait peu de cas de certains fondamentaux du métier que tu ne manques pas, à juste titre, de nous remettre en mémoire à l’occasion.
    J’aimerais que le président Dabin se souvienne des bons principes qui inspiraient le rédacteur en chef Dabin.
    Je n’ai pas assez d’informations pour juger le projet concurrent d’Azur TV mais j’ai suffisamment d’éléments d’appréciation pour corriger l’image que tu veux donner de cette « télévision venue d’ailleurs ». Il se trouve que je fais partie de son comité d’éthique qui comprend notamment deux représentants varois, du monde judiciaire et du secteur économique, car dès le départ Azur TV a eu vocation de couvrir l’Est Varois en plus des Alpes maritimes.
    Les procès d’intention sans nuances – « dépecer la belle mosaïque de terroirs et territoires, de Toulon au Verdon, des îles d’Or à Saint-Tropez » ou « Comment imaginer que les responsables de la chaîne aux poches aussi généreusement garnies n’aient ensuite aucune complaisance pour leurs politiques bailleurs de fonds?  » – révèlent une méconnaissance totale de « l’existant » et un manque total de recherches s’appuyant sur près de trois ans d’exercice. En outre le concurrent « D!ci TV » a prévu une contribution des collectivités locales dans son projet.
    J’ai assisté, en simple téléspectateur, à la présentation des différentes élections et aux débats qui entouraient les résultats. Certains ont d’ailleurs été organisés en collaboration avec Nice-Matin. Tu peux aussi te renseigner par ce canal. Tous les partis impliqués, Parti communiste compris étaient représentés et le jeune rédacteur en chef Nicolas Galup a été d’une grande rigueur et d’un grand professionnalisme alors même qu’Azur TV recevait déjà ce que tu soulignes comme étant l’argent des contribuables. A propos avec quel argent fonctionnent les chaînes publiques qui ne cessent de se multiplier à nos frais (France 2,3,4,5, 24, Info,Ô,parlementaire, Arte…) ?
    Concernant Azur TV, elle ne reçoit pas de subventions. Ce qu’elle reçoit entre dans le cadre des Contrats d’objectifs et de moyens pour des missions de service public relevant du code des collectivités territoriales et faisant l’objet d’un contrôle par une commission dans laquelle l’administration est représentée.
    C’est ainsi que l’on a pu déjà découvrir des villages du haut pays peu fréquentés et connaître leurs problèmes ou leurs espoirs spécifiques, des métiers méconnus et des débouchés ignorés, des artistes régionaux dans tous les registres. Soit dit par parenthèse il faut savoir que 12 millions d’Euros sur 5 ans pour trois départements est loin de représenter un budget somptueux. Même de nos jours la télévision coûte autrement plus cher qu’un journal.
    Le succès d’Azur TV repose d’ailleurs en grande partie sur le bénévolat, et sur la passion (bien employée dans ce cas) de faire mieux connaître sa région.
    Petite précision: Azur TV est une SAS (Société par Actions Simplifiée) – on est loin de la multinationale – fondée par quatre cadres de l’association Nice-Télévision pour concourir, avec succès il y a trois ans, à l’appel d’offres du CSA, en l’emportant sur le concurrent…Bolloré!
    Le CSA s’est donc appuyé sur l’expérience acquise et Olivier Schrameck a tenu à lui adresser des félicitations publiques au cours de l’exercice passé.
    Le professionnalisme des porteurs du projet était d’ailleurs déjà reconnu avant qu’il n’ait pour cadre Azur TV, tant pour les directs sportifs multi-caméras, que pour les reportages. C’est avec les équipes de Nice-Télévision que j’ai réalisé une vingtaine de reportages pour le magazine « Reportages » de TF1 parmi lesquels « Le facteur de Girolata » diffusé à l’heure de la sieste a réuni 10 millions de téléspectateurs tandis que les « Nettoyeurs de la mer » consacrés à la défense de la Méditerranée et tournés tant dans le 06 que le 83 a été primé par le Festival de Télévision de Monte-Carlo.
    J’ajoute que pour le projet Var Azur avec la zone de Toulon Hyères comme pour Provence Azur il y aura du recrutement sur place. Chacune de ces nouvelles chaînes aura ses rendez-vous et ses journaux propres.

    Edito envoyé alors que j’étais absent. Réponse effectuée après la trêve estivale

  3. Mieux vaut en rire…

    Sur le fond d’abord: il suffit de relire mon édito pour comprendre que je n’attaquais pas une TV où, pour l’anecdote, travaille un ami que j’estime et qui réalise de beaux reportages sur l’arrière pays, le Mercantour notamment.
    Je défendais un projet varois porté par une belle équipe sur le modèle de TV D’ICI. Plus qu’un modèle, un exemple puisqu’en juin le CSA lui a accordé une extension dans les AHP et que le sondage annuel de médiamétrie de mi juillet en fait, de très loin, la TV locale la plus regardée de France ! Et j’ai regretté que les bailleurs de fonds publics d’Azur TV n’aient même pas daigné recevoir les représentants des autres projets. Et comme c’est cette sécurité financière qui a fait pencher le choix à une voix du CSA, on constate a posteriori que les dés étaient pipés.
    A la suite de cet édito, des voix, professionnelles et politiques, se sont montré très critiques sur le choix du CSA. Des journalistes ont osé écrire dans le même sens que moi. Il y a même une saisine en cours du CSA par un responsable du PS. Attendons…
    Cela n’empêchera pas le Club de la presse du Var de continuer à défendre et aider celles et ceux qui veulent faire vivre l’information locale avec savoir faire, exigence, et indépendancel. Voilà pour les faits.
    N’en déplaise à M. Tallois, pas concerné par cet édito et dont on peine à comprendre les raisons de la longue intervention. Ou plutôt si car il y a la forme et on ne voulait pas vous priver de cette si fine leçon de journalisme…

    Sur la forme donc. La charge ad hominem, le ton mandarinal, la citation de Talleyrand, les leçons sur les fondamentaux n’auront échappé à personne, même pas à l’heureux destinataire ! Oh la la, pourquoi tant de haine ?
    Je ne pratique pas le délit de faciès alors que répondre à tant de suffisance affligeante où seuls les vieux reportages de l’auteur trouvent grâce? A l’écume du fiel je préfère l’écume des jours. A Talleyrand, je préfère René Char « l’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant ». A la critique toujours négative des pisse-vinaigre, je préfère l’enthousiasme souriant, actif et réactif, de la petite équipe du Club varois. On va continuer, ne rien lâcher de manière professionnelle et surtout confraternelle. Oui vous avez bien lu, confraternelle. Et on va rire du reste….

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