Notre confrère Jean-Marie de Peretti, alias Aurélien Delph, rend hommage à sa fille

Notre confrère Jean-Marie de Peretti, alias Aurélien Delph, rend hommage à sa fille

Article publié dans Var-matin du 26 novembre

« Aurélie ma fille, notre fille, jamais je n’aurais pensé que tu disparaîtrais si jeune, et que je signerais ces lignes. J’en ai rédigé des nécrologies en 50 ans de carrière. Mais qui pouvait imaginer que j’écrirai la tienne.

Tu as été fusillée dans des circonstances atroces par de lâches terroristes. Sans prendre de risques, ces extrémistes ont provoqué un carnage sans nom dans un lieu festif.

« Nous ne supportons pas une telle injustice commise par ces « fous de Dieu » »

Aujourd’hui, ils sont hissés au rang de héros dans leur pays. Ta maman et moi, ta sœur aînée, Delphyne, ne supportons pas un tel comportement, une telle injustice quelle que soit la cause invoquée par ces « fous de Dieu ».

Si nous t’avions perdue dans un accident de la circulation, toi qui roulais en scooter pour aller travailler au Club 55, ça aurait été une mort tragique.

« Nous vivons une succession d’épreuves que je ne souhaite à personne »

Mais toi, tuée, sans défense, à Paris, où tu avais décidé de passer quelques jours de vacances, dans la fosse duBataclan est d’une barbarie sans nom.

De plus, le parcours du combattant que nous avons vécu depuis la nuit du drame a été une succession d’épreuves que je ne souhaite à personne.

Ses larmes rejoignent celles d’Hugo et de Lamartine

Certes, nous ne sommes pas les premiers parents à perdre un enfant. Je me rappelle au lycée, le poème poignant, écrit par Victor Hugo en hommage à sa fille, Léopoldine qui s’est noyée dans la Seine, au cours d’une promenade en canot.

Plus que quiconque, l’auteur a su exprimer sa cruelle douleur avec des mots simples, celles jetées sur le papier avec son cœur.

Je pense aussi à Lamartine, cette autre âme sensible, qui a pleuré toutes ses larmes, en se recueillant sur les rives du lac du Bourget.

Tous les élèves ont retenu un de ses vers qu’ils n’oublieront jamais : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » 

Adieu Aurélie. Papa te fait un clin d’œil en concluant ce papier par… Aurélien Delph.

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