La liberté de l’information en danger

Le Club de la Presse du Var déplore les attaques contre la liberté d’informer qui se généralisent en France à une vitesse qui s’accélère :

  • harcèlements judiciaires par des “procédures bâillon” contre les journalistes professionnels qui appliquent l’éthique et la déontologie – En Provence, ils ont déjà coûté la vie à notre regretté confrère “Le Ravi” -,
  • invectives et menaces, notamment sur les réseaux sociaux, à l’intention de publications et de journalistes,
  • usurpation de l’identité de médias afin de discréditer ceux qui défendent l’honnêteté de l’information, campagnes massives locales et internationales de désinformation, visant souvent les problèmes environnementaux et l’identité des personnes.

La liste s’allonge de jour en jour et atteint maintenant les médias locaux dans toute la France. D’autant plus que se multiplient les rachats de presse et d’édition – y compris l’édition scolaire – par de nouveaux propriétaires connus pour leur distance aux règles républicaines, qu’elles soient inscrites dans notre constitution ou dans des textes fondamentaux internationaux, comme la Déclaration des Droits de l’Homme.

La France a cette année régressé de la 21ème à la 25ème place dans le classement de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières, loin derrière les pays scandinaves et… la Jamaïque, le Costa Rica ou le Suriname.

Nous avons défendu et défendrons le respect de l’éthique et de la déontologie souvent maltraitées au quotidien, mais constatons que les recours existants (droits de réponse encadrés par la loi ou tout simplement par une élémentaire courtoisie, saisine du Conseil de Déontologie Journalistique et de Médiation…) sont remplacés par des harcèlements et violences dont le but est de museler les journalistes qui tentent de faire leur métier honnêtement et biaiser le débat démocratique.

Ces dernières semaines une procédure a été engagée contre un quotidien local, un journaliste d’un autre quotidien local a été menacé, ainsi qu’une journaliste du service public.

Nous soutenons bien sûr les uns comme l’autre, dans le respect des règles d’éthique et de déontologie.

Et mettons en garde contre les dérives qui parfois se produisent sous le prétexte de défendre la liberté d’expression : ce n’est pas la liberté d’insulter, menacer, mentir, faire taire, diviser la société et générer des violences. Le législateur français, bien avant la loi de 1881, l’a bien établi.